14 juillet 2025. Barbecue d’équipe chez Myfood. Le soleil tape fort, les tomates sont juteuses, l’ambiance est légère. Et comme souvent ces derniers temps, on se retrouve à parler d’un sujet un peu moins drôle : l’actualité.
Ce jour-là, on découvre ensemble les contours de la loi Duplomb. Encore une réforme qui pousse un peu plus loin une vision de l’agriculture centralisée, technocratique et déconnectée du vivant. On soupire, on hausse les épaules, et on se dit, une fois de plus : « On avait raison de s’engager dans cette voie, il y a dix ans. »
Et puis, pour détendre l’atmosphère, un collègue lance :
« Vous avez vu Mad Max récemment ? »
C’est reparti.

Une loi, un film post-apo et une salade de tomates
Un membre de l’équipe raconte qu’il a revu Mad Max: Fury Road la veille. L’ambiance du film – entre désertification, pénuries d’eau et survie sous tension – nous frappe d’autant plus fort que le sujet du jour, c’est l’agriculture.
On dérive. On s’emballe. Et on se met à imaginer ce que pourrait devenir notre système agricole dans 100 ans si rien ne change.
Et là, même si on rigole, le frisson n’est pas loin.
On a donc imaginé ce scénario fictif (ou pas). Il fait peur. Et il s’appuie sur des tendances bien réelles.
Agriculture 2025–2125 : scénario catastrophe
2025–2040 : la fuite en avant
Produire toujours plus : les monocultures dopées aux pesticides et aux engrais chimiques constituent les seuls produits rentables à faire. Les sols s’épuisent, l’eau disparaît, la santé vacille.
Les cancers liés aux pesticides se multiplient (cancer agricoles, pédiatriques…), tandis que les fonds d’indemnisation créés dans les années 2020 sont débordés et mis à l’arrêt.
2040–2060 : la rupture
Les réserves d’eau s’effondrent. Les vergers meurent sans abeilles. Les petites fermes font faillite et sont remplacées par des exploitations géantes, sans humains. Les terres cultivées deviennent des zones ultra numérisées et les zones “libres” deviennent les zones refuges de ce qu’il reste du vivant.
2060–2090 : le contrôle total
Chaque graine est brevetée. Replanter devient interdit. Drones, capteurs, surveillances… tout est sous contrôle. Les zones numérisées marginalisent les habitants des zones libres et les pillages sont considérés comme des crimes de guerre. D’un côté on mange artificiel de l’autre on survit. Les inégalités se creusent, l’accès aux ressources vitales et aux soins a disparu des programmes politiques.
2090–2125 : l’automne du monde
Le prix du pain équivaut à deux jours de salaire. L’alimentation est rationnée. Des potagers urbains artificiels contrôlés par intelligence artificielle deviennent obligatoires pour les villes qui en ont les moyens. Le sol est inerte, les insectes ont disparu. Les écosystèmes se sont effondrés.
La fracture est totale :
D’un côté, un monde fermé, artificiel et ultra policé.
De l’autre, quelques zones libres où la nature lutte pour sa survie.
« Puisse le sort vous être favorable ! Joyeux Hunger Games à tous »

Est-ce une fatalité ?
Non.
Ce scénario n’est pas une utopie, c’est une mise en garde.
Chaque décision prise aujourd’hui compte. Chaque pesticide ajouté, chaque sol travaillé sans vie, chaque brevet de semence accepté, c’est un pas de plus vers cette dystopie.
Mais il est encore temps de faire autrement.
Sobriété. Relocalisation. Diversification. Protection des savoirs paysans. Reprise en main de l’eau, des graines, de nos choix.
Un témoignage qui nous a marqués
Dans cette même semaine, on est tombés sur un reportage de France 3 qui nous a tous glacés.
Le témoignage de Théo, 16 ans, né avec des malformations du larynx liées à une exposition prénatale au glyphosate.
Théo et sa famille racontent leur combat pour faire reconnaître l’évidence, et obtenir réparation. C’est bouleversant. Et c’est maintenant.
Après l’avoir regardée, on s’est tus pendant un moment. Puis on s’est dit : « Il faut qu’on continue à en parler. Et surtout, qu’on continue à agir. »
Et vous, vous en parlez aussi autour d’une salade de tomate ?
Chez Myfood, on aime rigoler, même quand le monde part en vrille. Mais on aime encore plus agir.
Ce scénario, on peut encore l’éviter. On en parle. On plante. On construit.
Et vous ? Vous avez aussi ces discussions entre amis ? Entre collègues ? Ou c’est nous que le soleil tape un peu trop fort ?